Scratch Bandits Crew, enfin. Un disque entier, fini, complet. En petites coupures, le premier album du trio, était génial, mais tellement court qu’il était surtout frustrant. Cette fois, avec 31 novembre, sorti lundi, on en a pour notre argent.
Comme ils nous y ont habitué, les trois gus du SBC nous régalent de leur maîtrise du scratch. Un autre instrument, « traditionnel » celui-là, est à l’honneur ici : le piano. Scratché lui aussi, forcément, il est un peu le fil conducteur de cet album. C’est sur quelques accords de piano, grand écart dissonant à la Erik Satie, que l’ouverture d’Heart beat lance le disque. On retrouve l’instrument sur la plupart des morceaux ensuite, Check it out, I got you… jusqu’à Light graffiti qui vient refermer 31 novembre d’une jolie minute d’un piano sombre et lumineux.
Bon gros teasing
Pour le reste, on retrouve la pâte avec laquelle SBC nous a conquis depuis que nous les avions découvert en concert. Sur leurs platines, ils mixent des bijoux du hip-hop, les confrontent à des samples de funk ou de jazz et, donc, tissent par dessus le fil de ces petites mélodies pianistiques. Des rythmiques efficaces achèvent de lier le tout et donnent une furieuse envie de les voir en concert.
A la première écoute, je n’étais pas totalement convaincu par 31 novembre. Deçu, un peu. Peut-être l’avais-je trop attendu. Il faut dire qu’ils avaient bien fait leur teasing depuis quelques semaines. A coup de vidéo notamment, comme celle-là, qui nous rappelle que la pratique du scratch, c’est quand même vachement vidéogénique (pas sûr que ça se dise, mais jugez vous-même si le néologisme n’est pas justifié ici…) :
Et puis finalement, après une semaine d’écoute, j’ai fini par l’apprécier réellement. A quelques détails près, dont un gros : Upside down. Là, non, je n’aime pas, et je crains que cette fois ce soit définitif. Ma première réaction en entendant ce morceau fut quelque chose du genre « Putain, merde, on dirait du Britney à peine mieux composé ». Bon, je suis peut-être un peu méchant, mais c’est l’idée. Que ce soit la voix, ses soupirs ou le fond, c’est vraiment ce que ça m’évoque. Reste à savoir si c’est un hommage glissant à Diana Ross ou pas…
Enfin, on se console avec les autres pistes. En sautant Upside down, 31 novembre est un album très réussi. Je vous conseille notamment de faire un petit détour par Heart beat ou You know, le titre qui m’a sans doute fait le plus d’effet sur ce disque. (Il n’est pas sur Deezer, une bonne raison d‘acheter le disque, pas cher : 13€.) Je garde néanmoins le sentiment qu’il manque quelque chose, un morceau qui se dégagerait particulièrement comme le faisait In my head sur leur premier opus. A suivre désormais, la prochaine tournée.
Colin