EGO, onirique, bancal et foisonnant.

egoÇa commence comme une bande-son de film documentaire sur les fonds sous-marins, mais peut-être l’illustration (merveilleuse) de l’album a-t-elle biaisé mes pensées. On flotte, quelques bruissements à gauche et à droite, d’où vont donc arriver les petites créatures ? Et quelles sont-elles ? Des Ewoks sans doute, si j’en crois leur voix flûtée.

Mais déjà il n’y a plus personne, le fond sous-marin onirique reprend… puis la batterie arrive. Alors là on est dans l’électro-métal, et si ça n’existe pas, alors David Maxim Micic vient de l’inventer. Ça fait des bips dignes des robots de dessin animé, avec des guitares électriques un coup à gauche un coup à droite, une batterie dans le fond qui fait office de semelles de plomb pour qu’on reste où on était.

Mais vous n’avez rien vu. La véritable expérimentation vient ensuite. On croit qu’on va entendre un morceau rock, limite on calait presque ses oreilles en prévision de fréquences connues. Raté. Encore une fois des bruits vous sautent dessus de partout, un synthé lancinant tout droit sorti du passé, un solo de guitare complètement incongru, de la batterie, des bruits de ferraille… On dirait que le mec a juste tourné en rond en tapant sur tout ce qui lui tombait sous la main dans une brocante bondée. Mais n’allez pas croire que c’est du bruit pour du bruit.

Non, en vrai les morceaux sont à peu près construits, la foison de sons n’est pas discordante, on suit relativement bien. Ou pas, mais c’est ce qui donne un goût de reviens-y à chaque mesure.

Tiens, soudain arrive un accordéon. Pour rappeler les origines du gars sans doute, pas de bon morceau sans inclusions de folklore. On croit même qu’on entendra des chants traditionnels… mais non, blague, ce sont des cris modifiés à la Igorrr.

M’enfin calmez-vous là on va mettre quelques mesures de rock en mode Eagles. Puis on va retourner macérer dans les profondeurs avec les crincrins aigus qui font genre cris de cétacés.

Pis on mettra une batterie quand même, on n’est pas des bêtes. Du coup ça penche aussi par à-coups vers un style Apocalyptica.

Ça a l’air bancal, et au moment où on croit que ça va se casser la figure, hop, un nouveau son renvoie tout ça en l’air. Non, sérieusement, c’est plein d’ambiances, c’est diversifié, c’est grouillant de sonorités dans tous les sens, peut-être même que les oreilles humaines n’arrivent pas à saisir l’intégralité des bruits qui ont lieu en même temps dans ces morceaux. Mais ça réveille.

C’est joyeux comme tout, on s’ennuie pas deux secondes. On peut pas se concentrer non plus, j’avoue. Je pensais mettre un peu de musique sans paroles pour me consacrer à autre chose en même temps : non, EGO n’est pas fait pour ça.

Finalement j’ai pas détesté cet accaparement de mes oreilles, loin de là. Et comme l’auteur nous promet une suite, pour parfaire une série nommée « Ego & Eco » j’ai déjà hâte d’entendre ça.

Gregor Samsa

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