Inoxydable, jazz obsédant

Happy house, Inoxydable. Il était vraiment temps que je vous en parle. Le sujet n’est plus très frais, mais le disque est toujours aussi bon et  reste à peine plus connu que le jour de sa sortie (quelque part en 2008).

Je suis tombé sur ce disque il y a un peu plus d’un an. Complètement par hasard. J’avais entendu La Grande Pérézade dans un mini-festival de jazz chez moi, à côté de Caen. J’avais beaucoup aimé. Un petit tour sur internet donc et je tombe sur le site du label. Circum-disc. Je me balade, fouille un peu, écoute quelques extraits. Et là, je tombe sur un truc, génial. Un bijou. Il n’y a que deux morceaux sur le site alors je les écoute en boucle. Enfin, en attendant de recevoir le disque. Après le passage du facteur, j’écoute toujours en boucle, mais l’album entier.

Si j’en crois le texte du label, Inoxydable est un disque dans lequel Happy House renouvelle son répertoire pour fêter son quinzième anniversaire et s’éloigne du free jazz qui serait sa marque de fabrique. J’écris « serait », parce que ce disque m’a tellement hypnotisé que je ne suis pas allé écouter ce qu’ils ont fait avant (scandaleuse faute professionnelle). Sur  cet album, le quatuor s’embarque plutôt dans un jazz mâtiné de rock. Partant de mélodies a priori simples et rythmées, il les maltraite à coup de boucles et d’impros.

Une guitare crispante

Hypnotisé en tout cas, c’est bien l’état dans lequel le jazz version Happy House me laisse quand je l’écoute. Le cœur du groupe, c’est la guitare d’Olivier Benoit. Lancinante, tranchante, électrique, elle suffirait presque à elle seule à emmener mes oreilles loin de mon corps. Un peu comme celle d’Hendrix (pour le peu que j’en connaisse). Et surtout, elle n’est pas seule. La batterie de Jean-Luc Landsweerdt et la basse de Nicolas Mahieux (on en reparlera de Mahieux, on en reparlera) la renforcent d’une rythmique implacable, sur Chair notamment ou Hypotension. Pas  implacable comme la percu d’une salsa, plutôt comme un rouleau compresseur, mais délicat. Quelque chose dans ce genre-là. Et le timbre gravement traînant du saxo de Julien Favreuille complète le tout. Discrètement le plus souvent ; prenant le pas sur Olivier Benoît parfois aussi. Au cœur d’Abyme, il nous livre même un grinçant solo qui justifierait à lui seul qu’on écoute Happy house.

Parfois, la guitare se fait davantage douloureuse et crispante. C’est dans ces moments que le disque m’emporte définitivement. Sur Incus ou encore plus sur Germen, la musique d’Happy House est radicalement obsédante. Germen, je l’écoute en boucle quand je somnole dans le métro, de retour d’une nuit blanche. Avec la fatigue, l’alcool parfois, les bruits mécaniques du métro et tous ces gens qui vont travailler ou zonent comme moi, ça fait un effet ! Je vous le conseille…

Colin

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