De la cadence ou de l’énergie, nul doute que seule l’inertie touchera le fond,
Attirés par la vigueur de cette sphère, nous flottons, tournoyons, apeurés.
L’attraction est lente, ne soyons pas couards même si le chemin paraît trop long,
Tolérons le temps, avançons doucement, laissons les violons monter.
Comment comprendre ce qu’il se passe ? Ritual for saille, je te subis.
Par delà les inepties coutumières tu entraines sans même un répit
Mon palpitant qui s’entremêle. Comment va le tiens ? Il s’emballe,
Se délite, sans craindre la fuite il adore ça et attend la débâcle.
Sphere from the woods, sphère des bois, à ton approche notre confiance
Monte et se noie dans un brouillard fait de miracle et d’inconscience.
Sans plus rien comprendre, ni même attendre ou espérer,
Nous voici aux deux pôles d’un monde étrange, puéril mais éthéré.
Dans cette langueur tu nous apaises, nous allèges, nous impatientes,
Puis, sans prévenir, grimpent les tambours, grondent les espoirs,
Aspirée la primauté, l’infantile devient percutant, sombre mais jamais noir.
De la raison ou de la folie qui survivra ? Seule en décidera la pente
Qui dans son incompréhensible effet se jouera de l’incohérente
Logique. Ô sphère des bois je te quitte, mais conserve ton nectar.
Empusae, insecte de soleil, je te suis jusque là où tu ne t’aventures guère,
Dans les profondeurs de la forêt, grinçante atmosphère, dans les abysses
D’une terre humide et grouillante. Je te fais confiance et n’ai plus peur de me perdre.
Prions les archanges, appelons les anges, profitons de cette arythmie pour que se lissent
Notre passé, nos pensées, nos rêves et nos gloires, et que le résultat glisse
Dans cette nappe sans confort aucun, mais également sans guerre.
Notre voyage se poursuit, aussi mystique qu’indéchiffrable,
Chaman de nos vies tu poursuis la cadence. Revoici les percussions, les roulements,
Celles de ton cœur, ton pied martèle l’humus, je te regarde et d’un air aimable et souriant
Tu m’invites à la danse et sans même y songer je te rejoins dans cette fable.
La poésie devient transe, ne réfléchissons plus et laissons consumer
Nos sentiments et permettons au temps, malgré le fantasme, de faire son effet.
Alors que commence à vrombir l’hymne funèbre, le chant du diable, le rythme des limbes,
Le tonnerre gronde, Dirge tu t’emportes et mélange nos vies et nos sueurs.
L’air est opaque, la catalepsie nous guète, mais n’ayons pas peur
Car de cette danse macabre nous nous arracherons malgré tout jusqu’à l’Olympe.
Du fond de la Terre débute la fin, les orques grognent, nous devons fuir,
Malgré le plaisir de l’aventure, le goût amer d’un présent bientôt passé,
Rutsu nous prévient, même si c’était bien, il serait à nouveau sage de penser.
De sagesse il n’était pourtant pas question ? Non, mais il faut partir,
Sans rien regretter il faut mettre un terme à cette idyllique odyssée.
Alors que l’histoire s’arrête, je garde en moi le goût d’y revenir.
Adrien
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Sphere from the Woods est disponible sur la page Bandcamp de Ant-Zen, ainsi qu’en boutique.
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Et pour info (ou rappel) Empusae c’est Nicolas van Meirhaeghe, autrement dit 50% de Tzolk’in dont nous vous avions parlé ici.