C’était en 2018

L’exercice du bilan de début d’année est suranné, l’image de la tartine cramée aussi, mais comme d’habitude, on s’en tamponne. Et celles et ceux qui nous suivent commencent à bien connaître le refrain, mais répétons-le : les bilans, c’est pas notre spécialité. Mais bon, comme chaque année, on en fait quand même un. Un bilan, et non pas un top, puisque seuls figurent ici les albums que nous n’avons pas eu le temps de chroniquer, ce qui, étant donné notre rythme actuel de publication, revient peu ou proue au même. On pourra se justifier en implorant une compilation qu’on aura enfin réussi à boucler, ou en brandissant notre désormais habituelle émission radio, ce qui ne sera pas totalement faux. Malgré notre apparente inactivité donc, on aura bel et bien continué à écouter et découvrir de belles choses cette année (enfin l’année dernière, en 2018 quoi), des petits bouts de trucs restés bien au chaud sur nos armoires ou nos disques durs en attendant ce jour fatidique. Une série d’albums, voire d’artistes, en tous cas de musiques, qui auront amplement marqué notre année musicale, et qu’en bons influenceurs que nous sommes, nous nous devions de partager avec le reste du monde.

05/01 Profligate – Somewhere Else [Wharf Cat]

Probablement une des découvertes les plus surprenantes de l’année, faite sur le tard et grâce à un site que je ne nommerai pas mais dont le nom commence par « L’ombre ». Sur le papier, Somewhere Else aurait tout pour me repousser. Il en transpire une exécrable impression de revival années 80, tant dans ses sonorités que dans son rythme ou sa ligne de basse. Ajoutez à cela des voix paresseuses qui frisent la préciosité pop que j’abhorre au plus haut point. Et pourtant, il s’en dégage quelque chose que je ne peux réprimer et qui force à l’adhésion. D’abord parce que c’est accessible dans sa forme tout en étant fardé d’arrangements résolument noisy et amers, ensuite parce que c’est simplement très bien fait, enfin parce que c’est juste, et jamais dans l’outrance. Au final, force est d’admettre que cet album poutre.

02/02 Strië – Perpetual Journey [Serein]

Strië est la seule artiste (ou l’une des dernières) à pouvoir me faire apprécier ce genre de musiques qui m’évoquent une publicité pour Air France, une visite chez Nature et Découvertes, Nausicaä de la Vallée du Vent, ou une plongée parmi les tortues vertes. Est-ce parce qu’avec l’âge je deviens un sale aigri nourri au sludge-doom de sudiste confédéré ? Ou bien est-ce parce que les trop rares apparitions de Strië sont toujours aussi belles à en chialer sa maman ? Peut-être bien la combinaison des deux.

09/02 Anenon – Tongue [Friends of Friends]

Il y a des albums que vous commencez avec votre aigreur habituelle et pour lesquels vous vous dites que ça va rapidement vous péter les roubignolles. Ceux que vous vous infligez au casque juste pour pouvoir se couper du bruit ambiant et se concentrer un peu. Et puis il y a ceux qui au bout de quelques minutes, sans que vous y preniez garde, vous font glisser doucement vers des lieux nouveaux. De ces albums qui osent prendre le temps de se développer et de se révéler. Et puis il y a ces galettes qui ne font pas surgir leur virtuosité comme s’il fallait convaincre le plus vite possible et à tout prix, mais qui laissent infuser les évidences. Il y a de ces albums qui, au final, vous laissent sans voix. Celui-ci en est un.

14/02 Arnod Vorrzpkngrrr – Explodead – Volume 1-3 [Voyder]

Un champ de bataille improvisé perdu entre de la bass music, du dubstep et d’autres trucs brutaux aux noms chelous. Parfait pour se défouler sans retenue, le tempo globalement lent rend l’ensemble encore plus jouissif et destructeur. Le nom des morceaux complète ce tableau de grand n’importe quoi qui éclabousse salement les esgourdes.

23/02 Yann Novak – The Future Is a Forward Escape Into the Past [Touch]

Les tribulations microsound de Yann Novak se poursuivent, et se ressemblent faussement autant qu’elles continuent inlassablement à séduire. Préférant cette fois Touch à son label Dragon’s Eye Recordings, sa dernière édition explore des espaces plus grands que ceux auxquels il nous a habitué, permettant d’y deviner l’inhérente inertie qui les accompagne. Un requiem ralenti sur les cordes du temps.

16/03 Byron Westbrook – Confluence Patterns [Umor Rex]

Quand le beurre demi-sel en fusion remplace la lave incandescente, l’éruption n’en est que plus délicieuse. D’abord perturbant, puis étrangement plaisant.

19/03 Chimess – Palm [In Silent Series]

Voyage au-delà des spirales de destruction texturales et ode aux boucles synthétiques déclinantes, Chimess est une de ces découvertes faites au hasard d’explorations dénuées de but sur Bandcamp. Dommage que le morceau central accueillant Positive Centre, que j’aime pourtant beaucoup d’habitude, soit finalement complètement hors de propos avec son pumping de 11 minutes, mais heureusement, sa suite Kharkhorin vaut le détour à elle seule pour sa rêverie abrasive aux airs de phénix qui brûle et renaît indéfiniment de ses cendres.

26/03 Hely – Borderland [Ronin Rhythm Records]

Après vous avoir parlé du trio Kali, on s’est dit qu’on allait éviter de vous remettre une couche de Ronin Rhythm Records tout de suite. C’est néanmoins fort préjudiciable, en particulier si vous êtes passés à côté du duo Hely qui, dans la droite lignée des sorties bien caractéristiques de ce label, mêlent cymbales et touches de piano dans des entrelacs tantôt convulsifs tantôt polyrythmiques.

06/04 Moodie Black – Lucas Acid [Fake Four]

Toujours rien à dire de spécial sur Moodie Black, malgré le fait qu’on ait là l’une des rares sorties estampillées rap / hip-hop qui me séduise, probablement à cause des noises de cétacé, des rythmes opportunément ralentis ou accélérés pour servir un propos d’une noirceur toujours renouvelée, et maintenant, aussi, d’une tristesse presque languissante. Expérience live très chaudement recommandée.

06/04 RADIEN – Syvyys [Black Bow/Bunkkeri]

Ah, la Finlande, ses paysages emprunts d’une beauté brute, ses milliards de moustiques, son pâté d’élan, et son sludge de goret…

06/04 Saint Abdullah – Stars Have Eyes [Purple Tape Pedigree]

Les deux frères iraniens expatriés au Canada livrent avec leur second album une catharsis explosive des frustrations et des colères engendrées par les injustices prenant place autour de l’endroit où ils ont grandi. Extraits de vie locale croisent et entrent en collision avec une production mélangeant les étiquettes et brouillant l’esprit dans des secousses musicales puissantes mais jamais obnubilantes. Enfin sauf dans hy.poc.risy, et sans regrets.

30/04 DNMF – Smelter [Moving Furniture Records]

Dead Neanderthals et Machinefabriek unissent leurs forces respectives pour bâtir cette véritable cathédrale de gras. Preuve est faite que pour unir deux entités musicales aussi éloignées, le compromis n’est pas toujours l’option la plus recommandable.

04/05 GNOD – Chapel Perilous [Rocket Recordings]

Toujours aussi halluciné, un peu plus bas du front, GNOD développe ses complaintes amères sur la longueur. Lent, lourd, gras, cathartique. Le premier morceau justifie à lui seul l’acquisition de la galette. Presque de quoi rivaliser avec ce que l’Angleterre a de meilleur : Hey Colossus.

04/05 Pali Meursault – Stridulations [Discrepant]

Le label Discrepant figurera toujours pour moi comme une limite à franchir. Dans l’expérimentatoire, dans la bizarrerie, et dans l’acceptation. Chaque sortie est un combat personnel pour savoir si ça le fait ou si ça le fait pas. On va pas le cacher, de nombreuses fois ça le fait pas. Mais avec celui-ci, ça le fait carrément. Perché à une croisée inconnue du field recording et de l’électro-acoustique, Pali Meursault pose là ses tribulations comme on pose ses figurines sur une étagère. Méticuleusement, avec déférence, une à une. En un gigantesque pied de nez à l’orchestral, il prend son temps, ajoute ceci, enlève cela, arrête, repart dans une autre direction, aussi lentement que nécessite un dosage parfait du remplissage de l’espace sonore. Il laisse des vides immenses, peuplés uniquement de quelques insectes, et de la potentialité d’être remplis violemment, complètement. Il y a une certaine virtuosité.

04/05 TFS – A Laughing Death in Meatspace [Mistletone / TFS Records]

Grosse découverte faite grâce aux collègues de GVAC, merci à eux. Rien à dire de plus que ce qu’ils en ont dit, c’est délicieusement foutraque, d’une puissance d’impact improbable, d’une structure à toute épreuve. La prouesse étant d’élever l’exagération au rang d’art sans tomber dans la caricature, surtout là où des lignées entières de guitareux se sont lamentablement vautrés. La meilleure façon de résumer toute cette histoire, c’est encore eux qui le font le mieux avec leur nom de groupe : Tropical Fuck Storm.

25/05 Andrew Tuttle – Andrew Tuttle [Room 40]

Ils sont assez peu nombreux à s’y être aventurés, mais l’australien Andrew Tuttle l’a fait : sublimer la beauté du banjo par l’expérimentation synthétique. L’alliance est douce et parait beaucoup trop naturelle pour que l’exercice n’essaime pas de futurs petits Tuttle. Quoi qu’il en soit, on lui souhaite bon vent.

01/06 Witxes – Orients [Consouling]

Les apparitions du français sont rares, discrètes, mais toujours à propos, dans des styles qui pourtant ont cessé de me fasciner depuis bien longtemps. Bien que 5 années se soient écoulées depuis A Fabric of Beliefs, j’ai jamais pu trouver de mots satisfaisants pour expliquer ce qui se passe avec la musique de Witxes. Malheureusement, ce n’est pas Orients qui va m’aider en cela. Encore une fois, rien de bien révolutionnaire dans cet album, des recettes, des sons et des gimmicks déjà entendus des dizaines de fois, mais ici tout est bien fait, avec la justesse qu’il faut. C’est si bien exécuté qu’on dirait du Ultimae, un côté organique en plus.

01/06 Seabuckthorn – A House With Too Much Fire [Bookmaker/La Cordillère]

L’anglais poursuit sa route avec cet opus qui laisse un poil plus de place à l’erreur, aux trébuchements de la main. Moins grandiloquent, moins maîtrisé, peut-être un peu plus humble, réservé, et triste, Seabuckthorn n’en perd pas pour autant une once de pertinence.

15/06 Leon Vynehall – Nothing Is Still [Ninja Tune]

On ne pensait clairement pas vous parler d’un album paru chez Ninja Tune cette année, ni même de Leon Vynehall qui, comme de bons gros ermites asociaux, nous ne connaissions pas. Mais on s’est fait surprendre, et on doit dire qu’on a aimé ça. Avec ses cordes frottées qui vous tirent la chair de poule et ses ambiances feutrées, Nothing Is Still mérite amplement sa place au Panthéon musical 2018.

21/06 Anders Brørby – Traumas [Forwind]

Nous ne savons pas très bien qui est Anders Brørby, mais le travail réalisé sur Traumas impose un relatif respect, de par l’ampleur du spectre musical qu’il couvre, ainsi que par l’adresse avec laquelle cette couverture est réalisée. IDM, drone, downtempo, et plein d’autres trucs encore, pour une croisière à travers l’espace et les sensations.

06/07 Black Spirituals – Black Access/Black Axes [SIGE Records]

Rarement la musique free n’aura aussi bien arboré le goût de liberté qu’entre les mains de Zachary James Watkins et Marshall Trammel, deux afro-américains qui excellent dans l’improvisation sonique. Avec un mastering signé James Plotkin, autant vous dire qu’ils nous mettent bien.

06/07 Ozmotic – Elusive Balance [Touch]

Comme le dit le titre du disque, un équilibre furtif entre la fraîcheur et la précision clinique du glitch et de l’électronique, et le confort rassurant de saillies acoustiques à base de saxophone soprano et de paysages ambient instables. Un mélange fascinant des genres pour un album classe et inclassable.

23/08 Ground Patrol – Search [Art As Catharcis]

Citer Dawn Of Midi et The Necks comme principales inspirations pour ce duo guitare-batterie peut paraître surprenant, voire prétentieux, pour ne pas dire tiré par les cheveux. S’arrêter à de telles considérations serait néanmoins occulter le plaisir ostentatoire que prennent ces deux mecs à jouer ensemble, et à construire leur jeu géométrique et symbiotique. Ça grouille de vie, ça colle et c’est jouissif. À apprécier en live, assurément.

31/08 Szun Waves – New Hymn To Freedom [Leaf]

Déjà repéré en 2016 grâce à At Sacred Walls, l’unisson de Luke Abbott, du saxophoniste Jack Wyllie (membre de Portico Quartet) et du batteur Laurence Pike a pondu cette année de quoi les propulser, tout en nous propulsant nous-même. Un flot dense et chaud qui nous transporte jusqu’au pied d’une cascade de plaisir. Un miracle, un mirage. De quoi justifier l’année 2018 à lui seul.

05/09 Blakk Harbor – Madares [Ant-Zen]

Tandis que l’increvable Ant-Zen et son turbulent side-kick Hymen Records ont annoncé il y a peu arrêter les sorties physiques dès le printemps 2019, malgré une des années les plus intéressantes parmi les plus récentes, on pourra tout de même évoquer Blakk Harbor, nouvel alias du magicien électronique grec Angelos Liaros, où de lentes danses rituelles et des instrumentations viscérales bénéficierons de tout le savoir faire du musicien. 12 morceaux, c’est toujours trop, et on se passerait bien de certaines pistes, mais rien que les polyrythmies transcendantes de Sacrificium où l’agonie brumeuse flottant sur un océan houleux de basses fréquences dans The Ghost of Paiute vaudront un petit détour.

07/09 Amnesia Scanner – Another Life [PAN]

Des bases pop méticuleusement déconstruites et remontées au mortier décrit par les artistes comme une euphorie obscure, celle des nuits où l’on se perd dans le flot ultra-saturé d’informations hallucinatoires créées par des sens en fusion. plus vous le détestez, meilleur il devient.

21/09 Mats Erlandsson – Hypodermic Letters [Portals Editions]

Au rayon drone, Mats Erlandsson assure bien la relève grâce à cette énorme poutre rouillée avec laquelle il vient littéralement nous racler le fonds des conduits auditifs pendant plus de 40 minutes. Merci à lui.

24/09 Pool of Light – Terrace [Pyramid Blood]

Apparu de nulle part fin 2017, Pool of Light aura éclaboussé notre année 2018 de multiples sorties toutes plus satisfaisantes les unes que les autres. Pour celles et ceux qui souhaitent découvrir ce russe résident en Chine, Terrace nous parait sa sortie la plus aboutie. Une très belle découverte, qu’on continuera de suivre avec attention (mais dont on vous avait déjà parlé ici, au cas où vous soyez passé à côté).

05/10 Puce Mary – The Drought [PAN]

Beaucoup de choses ont été dites sur cet album de Puce Mary, et pas que des bonnes. D’habitude inféodée à Posh Isolation, on retrouve la danoise cette fois sur PAN, pour un album certes assez plat, qui tombe parfois dans quelques facilités, mais personnellement j’y retrouve pas grand-chose à en dire, si ce n’est que l’autocongratulation qui suinte souvent des sorties Posh Isolation et qui m’a toujours gonflée malgré la qualité évidente de la production, n’a sûrement pas trouvé chez PAN de raisons de se tarir. Mais d’autres ont des avis beaucoup plus développés et divergents, qui sont tout aussi respectables.

Alors oui, il serait malhonnête de cacher que cet opus de Puce Mary n’a pas autant tourné à la zonzon que The Spiral, mais je serais bien en peine de dire si c’est faute d’une moindre qualité ou d’une lassitude générale.

02/11 Senyawa – Sujud [Sublime Frequencies]

La scène expé/noise indonésienne palpite sérieusement depuis quelques temps, et Senyawa en est sans conteste l’un des étendards les plus remarquables. Après quelques sorties discrètes, Sujud est apparu comme un pavé dans notre année musicale. Une épopée sombre et chamanique, où les borborygmes rythment notre transe sur des successions de riffs à nous faire perdre la raison. Un OMNI comme on en voudrait plus souvent. Heureusement le duo est suffisamment actif pour que l’on n’ait pas à prendre notre mal en patience trop longtemps.

16/11 Jonhathan Fitoussi – Diagonals (Live in London) [Hands In The Dark]

Déjà sous nos radars depuis quelques temps, bien que jamais chroniqué, le français a sorti un nouvel album en collaboration avec Clemens Hourrière en mars dernier. Mais concernant 2018, on retiendra d’avantage cet enregistrement live. Non pas que l’album soit mauvais, il vaut complètement le détour, mais l’abolition du concept de « morceau » au profit d’un développement continu de plus de 40 minutes était tout ce qu’il manquait pour nous convaincre que ouais, en live, c’est quand même vachement mieux.

02/11 Liberez – Way Through Vulnerability [ALTER]

Si j’écrivais encore des articles, cet album aurait définitivement fait l’objet de 4 pages de métaphores dont le foirisme aurait été à inversement proportionnel à sa qualité. Et si nous faisions des tops, il aurait probablement traîné dans le top 3 de l’année. Je pense que ça devrait vous donner une idée de qualité du truc.

18/12 Bodyverse – I Could Go Lucid [ROHS! Records]

La métaphore du rêve est belle et bien usée jusqu’à la moelle, mais cette sortie de Bodyverse fait ici dans la démesure, avec une production quintessentielle en la matière. La productrice berlinoise explore les moindres recoins de nos synapses, dans cet album-fleuve d’une heure. Une heure sous le signe de la torpeur et de la léthargie, avec comme seule compagnie la chimie mystérieuse du cerveau.

23/12 Chuck Johnson – Blood Moon Boulder [Scissor Tail Records]

Chaque année, quelques albums viennent nous rappeler à quel point la chaleur du bois d’une guitare acoustique peut être réconfortante, comme un appentis centenaire auprès duquel on peut s’abriter de notre aliénation contemporaine. Tantôt folk tantôt blues, nos divagations se sont cette fois-ci arrêté chez Chuck Johnson, que l’on retrouve comme d’habitude en excellent compagnie chez Scissor Tail Records avec cet album qui clôture l’année comme on boucle une boucle. Un album court, mais pur, qui derrière son apparente bonhomie ne semble pas avoir l’esprit aussi tranquille qu’il n’y paraît.

(Crédit photo : Adam Hillman)

 

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