Scratchs explosifs et contrebasses magnétiques

Scratch Bandits Crew chez Tartine, c’est un peu comme Igorrr : un leitmotiv. Nous avons été les voir en concert, nous avons chroniqué leur dernier disque et nous les avons interviewés. Nous avons donc entamé un nouveau cycle vendredi, en retournant les écouter au Nouveau casino.  Entre temps, les trois lascars ont évolué, leur musique a mûri. A Ivry, ils avaient dû improviser pour répondre aux demandes pressantes du public qui exigeait un rappel : ils avaient fait le tour de leur répertoire.

En 2012, c’est plutôt l’inverse. Ils envoient d’abord leur dernier disque,  puis quelques reprises du premier. Mais ils ne se contentent pas de les rejouer. Ils improvisent et brodent sur ces thèmes qu’on a déjà écoutés quelques dizaines de fois. Et surtout, ils y ajoutent une putain d’énergie, une pêche qui t’empêche de rester statique quand tu es planté devant la scène. Et ils nous gratifient même de quelques inédits, dont une reprise du trop fameux thème de Requiem for a dream et une autre des Doors (à écouter ci-dessous).

Dans ces moments-là, on découvre les nouvelles cordes du trio. Ils sont donc capable de faire autre chose que leur scratch mâtiné de hip-hop et de funk qu’on leur connaît, pourtant déjà très riche. Ils savent aussi rebondir sur du rock, nous servir un truc qui ressemble à du Birdy Nam Nam, et puis (via le Kronos quartet),  un autre nous rappelant Ezekiel. Par rapport à ce que nous avions entendu un an et demi plus tôt, ils ont gardé l’énergie, leur musique est toujours aussi explosive et jubilatoire, mais elle s’est enrichie.

Bricolage

Une chose n’a pas changé : la qualité du show. On en prend toujours plein les yeux. Ici, on n’est pas dans une débauche de moyen technique, a.k.a. Amon Tobin. Plutôt dans le bricolage. Mais c’est justement ce bricolage qu’on aime voir. On les regarde créer, sous nos yeux. Réinventer leurs morceaux. Glisser sur leurs skeuds, pianoter sur leurs tables. Et jouer de leurs instruments maisons, bricolés eux aussi, par Geoffresh. Les lampes deviennent des sortes de contrebasses magnétiques, ou une espèce de derbouka entre les doigts de Supa-Jay, avant que Syr nous joue de la ponceuse (ou quelque chose qui y ressemble…). C’est drôle, c’est beau et bordel, on voit qu’ils s’éclatent tous les trois ; et ça change tout.

Le seul bémol, mais de taille, c’est que l’ingé son nous a également éclaté les oreilles. Et pas comme on l’aime. A chaque gros coup de basse bien grasse, ce n’était plus la musique qu’on entendait, mais la scène en bois qui vibrait, en mode tronçonneuse dans un gros chêne. Un truc à te vriller le tympan si tu insistais pour rester au premier rang. Et comme dirait l’autre, à une époque, on en a tondu pour moins que ça…

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Textes Colin
Photos Ehoarn et Colin

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