Les oubliés de 2016…

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Cette année 2016 a été, à l’image des bouteilles de Per Johansen qui illustrent le pot-pourri habituel, « full ». Musicalement, les sorties ont été nombreuses, et les chroniques aussi. Et comme à chaque fois que la profusion se fait sentir, les laissés pour compte et autres oubliés qui peuplent les bas-côté de l’autoroute se font aussi de plus en plus nombreux, et on parle pas que de musique. Alors, dans une sainte volonté d’équité, il nous apparaît de plus en plus indispensable de rendre hommage à ceux qui ne disposent pas toujours du battage médiatique, mais aussi, dans un simple aveu d’impuissance, de mentionner ceux qu’on a délibérément mis de côté pour cause de trop de battage médiatique, justement. Un bilan en forme de rééquilibrage, donc. Comme à notre habitude, pas de « TOP 2016 », mais une liste (non exhaustive) des plus remarquables albums qui nous auront accompagné tout au long de l’année, mais pour lesquels on aura (encore une fois) pas pris le temps de vous parler. Pas de classement donc, et pas d’ordre précis, si ce n’est l’ordre chronologique de leurs sorties au fil des mois.

Un pot-pourri complexe, hétérogène, parfois chaotique, mais relativement intense, à l’image des douze mois éprouvants qui se concluent. Il ne vous aura pas échappé que la Team Tartine s’est agrandie cette année, et c’est donc désormais trois rédacteurs qui composent cette liste. Néanmoins, nos mimines les plus actives le reste de l’année ayant d’ors et déjà chroniqué leurs albums préférés, voici donc le moment venu où la partie dilettante de l’équipe prend sa revanche sur sa caution stakhanoviste. Comme d’habitude, on s’est retenu de pomper nos récentes trouvailles glanées sur les tops de nos camarades webzineux, bien qu’on y ait dégoté de bien belles choses. Ce travail est donc purement personnel, et sera bientôt complété par son alter-ego dédié aux EPs et cassettes de 2016.

14/01 Lost Salt Blood Purges – Only The Youngest Grave [Art As Catharsis]

Évidemment on aurait aimé débuter cette sélection sur une note un peu moins dépressive. Mais bon, la règle chronologique en a décidé autrement. Et puis c’était 2016 en même temps, on aurait dû s’en douter. Si les titres-phrases et les têtes de mort ne vous rebutent pas, frottez vous à l’australien Michael Snoxall, revenu cette année avec ce double-album où se mêlent cordes distantes, piano fragile, ambient lancinant et noise poussiéreuse. Un truc un peu magique.

22/01 Yves de Mey – Drawn With Shadow Pens [Spectrum Spools]

Grosse GROSSE erreur de notre part que de ne pas avoir chroniqué cet opus d’Yves de Mey. Parce que cet album incroyable s’infiltre entre les synapses et y vient gratter le jus, chaque seconde, longtemps, pour exposer les incertitudes, les nausées de l’âme, les collisions de l’esprit lors desquelles on perd à chaque fois un petit morceau de sa santé mentale. Yves de Mey nous plonge dans nos retranchements à force de tirer sur la corde, à force de la gratter avec les ongles. Lentement. Calmement. Mais sûrement. Pour mieux expier nos tensions.

22/01 Fairhorns – Committee XIV [Kindarad]

On rigole déjà un peu plus avec ce Fairhorns. En fait en général on rigole bien avec Kindarad. Label Bristolien spécialiste des sorties confidentielles à 100 exemplaires et des éditions physiques DIY qui donnent l’air d’être faites un lendemain de cuite, les affreux qui gèrent la crèmerie continuent dans l’exploration des noise-rock-sludge excessifs et qui rendent fou. D’habitude c’est MXLX qui s’y colle, ici c’est Fairhorns, pour 40 minutes dans lesquelles on te happe gentiment dans le vortex inéluctable d’une certaine folie libératrice. On rigole, je vous dis.

24/01 Thomas Köner – Tiento de la Luz [Denovali]

Après un Tiento de la Nieves bancal qui a semé la confusion parmi ses suiveurs, Thomas Köner a réussi à surprendre avec Tiento de la Luz et son monde acoustique contrôlé. Le travail presque scientifique sur la tonalité, articulé autour du piano, déroule dans un ciel pur ses aurores boréales immobiles, harmonieusement perturbées à chaque note caressée. Mélodies déconstruites et rondeur surnaturelle rappellent que Köner est toujours dans le game.

05/02 Anna Homler & Steve Moshier – Breadwoman & Other Tales [RVNGIntl.]

Un OVNI passe, nous comptant les récits aussi fabuleux qu’incompréhensibles d’une femme-pain. Un objet musical rare et minimaliste, où l’abstraction d’une langue imaginaire laisse place, non pas à l’histoire, mais à sa plus pure narration. On se laisse bercer par une intrigue que l’on ne connaît pas, dans cette fable sans fond, mais aux formes enchanteresses.

24/02 Fatou Seidi Ghali & Alamnou Akrouni – Les Filles de Illighadad [Sahel Sounds]

Parce que le pot-pourri, c’est aussi l’occasion pour nous de parler de ces musiques qu’on aurait jamais osé chroniquer. Par manque de compétence. Mais aussi parce que les mots nous manquent. La pudeur d’une voix, la force d’un regard qui en dit long, sans rien prétendre. Une chaleur qui attendri nos cœurs pétrifiés par l’hiver, comme les premiers rayons d’un lever de soleil sur les plaines du Niger.

04/03 Nik Bärtsch’s Mobile – Continuum [ECM Records]

Notre pseudo-soif de modern jazz qui commence à s’assumer n’aura pas eu grand-chose à se mettre sous la dent cette année. Heureusement le pianiste Nik Bärtsch continue doucement ses pérégrinations géométriques. La formation Mobile jongle avec les tempos dans un enchaînement de modules à perdre la tête. Une rigueur rythmique exemplaire et minimale, mais qui ne cherche jamais à tomber dans la démonstration grandiloquente.

14/03 St. Francis Duo – Peacemaker Assembly [Trost Records]

Imaginez Sunn O))), mais avec une batterie. C’est tout le programme de ce duo, formé par Stephen O’Malley et Steve Noble. Un bouillon drono-bruitesque, pour les craqués de Yodok, B/B/S/ et autres Werl.

13/05 Lakker – Struggle & Emerge [R&S Records]

On a clairement merdé avec ce Lakker. Déjà qu’on avait pas chroniqué celui d’avant, mais louper celui-ci est clairement passible de la CPI, surtout que d’un point de vue techno, on est déjà de moins en moins emballés par ce qui sort de manière générale. Il aurait donc fallu souligner cet album qui tatanne bien salement la termitière surpeuplée technoïde. Dont acte.

19/05 Autechre – Elseq 1-5 [Warp]

On ne présente plus vraiment Autechre. Cauchemar des uns, limite à ne jamais franchir pour les autres, dieux absolus pour les troisièmes, le duo est l’objet de toutes les convoitises (sur Discogs), de tous les cultes, de toutes les détestations, de toute l’attention qu’on puisse leur porter, comme l’attention qu’on donne à un gamin autiste qui joue avec un taser au pied du sapin le soir de Noël. Moitié crainte, moitié fascination, dans un fond diffus d’admiration. Chaque sortie d’Autechre est accompagnée d’une chiée d’articles plus ou moins pompeux, plus ou moins crétins, plus ou moins égocentriques, prétendant à qui mieux-mieux qu’ils ont compris leur musique comme personne, décryptant jusqu’à la nausée les possibles patchs et autres innovations technologiques qu’ils ont bien pu utiliser. Elseq 1-5 n’a pas fait exception. A ceci près que cette fois-ci, les deux anglais nous ont droppé pas moins de 4h30 de musique d’un coup, sans prévenir, comme ça, comme on lâche une caisse. Et démerdez-vous. Verdict : on en a pas. Si ça vous botte, farcissez-vous-le, mangez-en jusqu’à la lie, fracassez-vous la gueule sur les murs avec Elseq dans les oreilles. On a fait. On a aimé.

28/05 Babel – Cosmos Bleu [Arachnidiscs]

Un revenant du pot-pourri 2015 qui fait son retour cette année, mais dans un style différent. Avec son drone cosmique et mystique, Jakob Rehlinger nous arrache littéralement à notre condition charnelle pour nous envoyer dans une autre galaxie. Un truc amplement sous-évalué, qui nous fait dire qu’un jour faudra peut-être qu’on prenne 5 minutes pour vous parler un peu plus en détail de Babel. Et en dehors d’un pot-pourri, cette fois.

06/06 SHXCXCHCXSH‎– SsSsSsSsSsSsSsSsSsSsSsSsSsSsSs [Avian]

Faut bien avouer qu’on a eu un peu de mal avec cet album. Le duo suédois étiqueté « techno » ne faisait déjà pas des masses dans l’orthodoxie, ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire habituellement, mais là ça nous paraissait… on savait pas trop, en fait. On savait pas quoi en faire. Du moins jusqu’à cette douce soirée de juin, où les deux compères sont venus étaler cet entremêlât bancal en plein milieu d’une soirée techno au 6b, entre 3h et 4h du mat’. Les gens ont littéralement flippé, la moitié s’est cassé, nous jubilions, et retrouvions la chaleur de notre relation si vite oubliée. Nos condoléances aux artistes qui ont du clôturer la soirée.

10/06 Second Woman – Second Woman [Spectrum Spools]

Coup de cœur mérité pour cet album hors normes, et coup de cœur absolu pour leur prestation à l’Atonal cet été. On vous en a déjà dit beaucoup de bien à cette occasion, on vous invite donc à relire ceci, car on fera pas mieux.

01/07 KETEV – I Know No Weekend [Portals Editions]

On aura parlé cette année de Yair Elazar Glotman avec son projet Blessed Initiative, mais nous n’aurions pas dû oublier de causer de son alter ego en transmutation permanente qu’est KETEV. Même si Traces of Weakness a moins marqué, difficile de faire l’impasse sur I Know No Weekend : sanctuaire pour échantillons sonores perdus, oubliés ou rejetés, cet album est une salle gigantesque et bouillonnante sans aucun murs pour la fermer, accueillant un melting-pot chaotique de sons sans raison d’être. Mais cette cohabitation anarchique trouve un nouveau sens dans les mains de Glotman, forçant ses sujets solitaires à collaborer, créant éventuellement un ordre fragile de ce qu’on imaginait une cause perdue. Et voilà que ces créatures sans but revivent de manière inattendue, attendant patiemment que nous les appelions.

08/07 Diasiva – Doublefade [Ohm Resistance]

La renaissance de Ohm Resistance ne s’est pas faite qu’avec des sorties de qualité, mais ça aurait été con de passer à côté de celle-ci. On a beau être maintenant habitués aux tribulations du père Monolog, on ne cessera jamais de s’extasier devant le sound design et les textures de cette collab’ qui fleure bon le rien à foutre, la bière à flot et les mosh pits débiles. Au moins, ça change de l’ambient de dépressifs. Doublefade, c’est un camion-benne de mentos dans une piscine olympique de coca light.

09/09 Shovels Beat The Sun – Sky Wires [Bitrot Records]

Une sortie remarquable pour le tout jeune label iranien Bitrot, tenu par Siavash Amini. Un duo formé par Steve Fors et Björn Granzow (que l’on connaissait déjà sous The End Of The World Championship pour ses compositions bourdonnantes de l’extrême), le tout masterisé par Lawrence English. Le name dropping à son paroxysme, pour l’un des drones les plus râpeux de cette année.

16/09 Kaitlyn Aurelia Smith & Suzanne Ciani – FRKWYS Vol. 13 : Sunergy [RVNGIntl.]

Avec sa série FRKWYS, le label RVNGIntl. (on est toujours pas complètement sûr du comment qu’on prononce tout ça, soyons honnêtes) nous sort régulièrement de très belles pépites collaboratives. Après le douzième volume regroupant Robert Aiki Aubrey Lowe et Ariel Kalma dont nous vous parlions brièvement l’an dernier, le treizième a cette fois-ci réuni deux figures féminines du Buchla : la « jeune » Kaitlyn Aurelia Smith, et la monumentale Suzanne Ciani. Un délice infini. Une noyade synthétique en plein estran, à l’heure des grandes marées.

19/09 Gaëtan Gromer – Noise Level [VoxxoV Records]

Aïe aïe aïe, cette fois Tartine a lamentablement échoué dans sa mission divine de groupie officielle du label VoxxoV (qu’on va maintenant arrêter d’appeler « le jeune label VoxxoV Records »). Et pourtant, et pourtant, même s’il nous a été difficile d’admettre que nous n’aimions pas tout le catalogue, les mots (ou le temps) nous ont manqué pour mettre le texte qu’il se devait sur cette sortie qui est probablement la meilleure de VoxxoV depuis le Peregrinus Ubique d’Oberland. En même temps, Grömer c’est pas non plus le dernier des manchots. Ce Noise Level déballe ses textures amères avec habileté, et nous entraîne dans un entre-deux langoureux dont il est difficile de saisir la pleine mesure. Métronomique, dissonant, âpre, on en ressort lessivé, et un peu perdu. Un grand disque.

23/09 Siavash Amini + Zenjungle – Topology Of Figments [Flaming Pines]

Superbe duo entre le saxophoniste Phil Gardelis et le droniste Siavash Amini chez Flaming Pines, qui allie les plus beaux traits de soundscaping plus ou moins abrasifs de l’iranien à l’instrument très peu représenté dans la musique électronique qu’est le saxophone. Rien que ce détail participe à ces fruits de l’imagination que Topology Of Figments explore, nous laissant méditatifs devant des plaintes cuivrées inhabituelles qui se déliteront inévitablement dans d’immenses paysages sans horizon, mais les rempliront d’une belle histoire que personne n’a encore entendue.

07/10 Billy Gomberg – Slight At The Contact [Students Of Decay]

Dans un style pouvant rappeler à certains les meilleures années de 12k, Billy Gomberg délivre chez les vivement conseillables Students Of Decay un album d’émergences fréquentielles, de substrats mélodiques déséquilibrés et de fractures glitchiennes au potentiel contemplatif du genre élevé. C’est comme observer une ville au ralenti à travers une paire de jumelles déréglées : les êtres artificiels ou non se floutent et se confondent dans les enveloppes sonores jusqu’à effacer tout détail et ne laisser paraître que les mouvements essentiels à nos yeux, sans discrimination de nature. Prendre du recul pour tout rapprocher ; à apprécier de préférence durant des nuits pluvieuses.

31/10 Council Estate Electronics – Arktika [Glacial Movements Records]

Justin K. Broadrick s’est calmé depuis l’Atonal. Et il s’est mis à la dub-techno. Si pour l’occasion il s’est abstenu de hurler, le résultat n’en demeure pas moins froid, lourd, et indus devant l’éternel. Bref, ça matraque, et ça raisonne en même temps.

04/11 Nadja – The Stone Is Not Hit By The Sun Nor Carved With A Knife [Gizeh Records]

Nadja, outre le fait que c’est encore un des 72 projets d’Aidan Baker, c’est surtout des albums en forme de parpaings qui ont la sale habitude de s’envoler bien haut dans la stratosphère avant de venir s’écraser à pleine vitesse sur nos gueules mal réveillées en nous faisant sauter quelques molaires au passage. TSINHBTNCWAK (putain) ne fait pas exception à la règle. Morceaux longs (très), lents, lourds, pleins, la marée huileuse des cordes de Baker et de Buckareff ne laisse voguer que les complaintes endormies qui sont livrées avec. Parfait pour saturer l’espace disponible et empêcher tout ce qui vous emmerde de vous atteindre. En plus le double LP est sublime.

04/11 Jonathan Fitoussi – Imaginary Lines [Further Records]

Le graine fertile du GRM nous livre cette année l’une des compositions sur synthé modulaire les plus minimalistes, pour un voyage à travers le temps. Sonorités cristallines et séquenceur étourdissant, on peut dire que Imaginary Lines nous aura fait faire de beaux rêves. Catalepsie, mouvements oculaires rapides et flûte enchantée.

06/11 øjeRum – The Blossoming Of The Nothingness Trees [Fluid Audio]

Hyperactif durant 2016, c’est son édition chez Fluid Audio que je retiendrai. Paw Grabowski module les couleurs dans le ressac lancinant des cordes qui s’étirent sur plus de 40 minutes, et le résultat est une observation patiente du temps et de son oblitération dans les limbes. Répétitif mais jamais ennuyeux, transpirant la nostalgie mais ne sentant jamais la mélancolie, The Blossoming Of The Nothingness Trees est le compagnon parfait des oiseaux de nuit.

18/11 Scott Monteith – Qawwali Quatsch [Field Records]

Encore une découverte impromptue et délicieuse à l’Atonal. L’écoute du LP nous permet enfin de savourer les détails qui nous ont échappé durant le festival berlinois, et révèlent un nouvel imaginaire insoupçonné à base de chants mystiques, mélodies volatiles et drones volcaniques, pour une expérience de hors-corps irrésistible (non mais Ghazal 4 quoi).

21/11 Stray Dogs – And The Days Began To Walk [Kvitnu]

Kvitnu s’est fait plaisir cette année, entre Ilpo Väisänen, Isolat Pattern, Sturqen et Stray Dogs. On aurait pu mettre chacun des quatre dans le pot-pourri (voire même les chroniquer, youhou), mais on a choisit de se focaliser sur Stray Dogs, qui nous avait bien déboîté l’année dernière, même si leur précédent, Wasteland, date de 2013. Alors fatalement, après une telle claque, on attendant cette épisode Kvitnuesque avec impatience. Malgré quelques coquilles et quelques facilités, l’album tient la route, et propose des moments de grâce, qu’on ne sait toujours pas qualifier. Stray Dogs propose une musique unique en son genre, qui garde toute sa capacité à étonner, et sa force de frappe. Résolument plus charnel et plus énergique que le précédent, cet album file une sacrée patate, et étant donné ce qui nous attend pour 2017, on va bien en avoir besoin.

25/11 SNTS – Losing Sight [Sacred Court]

Le gars/la fille/le truc qui se cache derrière un masque noir ne s’arrête jamais. Après plusieurs EPs persos et d’autres de personnes excessivement recommandables sur son label éponyme, SNTS lance Sacred Court avec son LP Losing Sight. Techno lente et industrielle de crassier à bout portant, on se croirait en train de chasser frénétiquement de l’infecté dans des HLM désaffectés, sous une pluie de cendres et de particules fines pas très claires. Ça brûle, ça pique, ça dérange. Le bonheur.

25/11 Niklas Paschburg – Tuur Mang Welten [Unperceived Records]

On entre concrètement dans les albums sortis trop tardivement pour pouvoir prétendre qu’ils ont bercé notre année. On aura quand-même eu quelques belles découvertes tardives, le temps et la maturation nous diront ce qu’il en est dans quelques mois. Notamment avec cette découverte : Niklas Paschburg. Une petite délicatesse qui passe crème, parmi les rares sorties néo-classiques évoquées cette année sur nos pages. Un mélange instinctif de deep-piano pulsatile. Mélodique et mélancolique, sans être déprimant.

02/12 Sam KDC – Cycles Of Perspective [Auxiliary]

Paru en toute discrétion sur le label Auxiliary affilié à un certain James Clements (ou ASC pour les autres), Cycles Of Perspective propose une balade en lévitation sur une planète d’éther sans terres, aux périodes de rotation lentement réglées par les mouvements convectifs des nuages de brume et de poussière qui l’habillent. Une allégorie de l’épure qui se traduit par des morceaux aux émotions palpables et universelles, lentes et profondément ancrées dans tout un chacun. Beau.

09/12 Expo ’70 – America Here & Now Sessions [Essence Music]

Encore un revenant du pot-pourri 2015. Et encore honte sur nous. Ce coup-ci, le maestro du drone à cordes Justin Wright s’accompagne de deux batteries, pour une galette biface de deux fois vingt minutes. Hypnose et distorsions enfumées plein la tête, on coule… Ne cherchez pas, vous ne pourrez l’écouter nulle part sur internet. Faites nous confiance. Édit (23/10/2017) : Merci à Attente Ivre pour le lien.

??/?? Yodok III – Live at Roadburn [Tonefloat]

Impossible de retrouver à quelle date est sorti ce live de Yodok III. En même temps chez les Yodok on dirait que tout est fait pour nous perdre. Donc, Yodok III, à ne pas confondre avec l’album ‘III‘, de Yodok (même si ce sont globalement les mêmes gens dans les deux groupes), vient de sortir un live enregistré au Roadburn, en plus de la réédition CD de ses deux précédents albums. Vous suivez ? Nous non plus. C’est pas grave. Retenez simplement : Kristoffer Lo qui cuivre, Dirk Serries qui gratte, et Tomas Järmyr qui frappe comme un taré. Cherchez pas plus loin, ça poutre.

On terminera par vous en souhaiter une bien bonne, et, quand même, par vous remercier, que vous soyez un vieux suiveur ou une jeune lectrice. Parce que même si on se donne des airs de « pas de ligne éditoriale », « ranafout’ du lectorat » ou encore du « on fait ça pour l’amour du son, tsé », le tout mariné dans une béchamel de parisianisme hautain, ben… on vous aime quand même, et on vous souhaite de découvrir des petites douceurs ici encore longtemps. Qui sait, peut-être que l’année prochaine, dans le pot-pourri, y aura Igorrr et Tool.

Adrien, Ehoarn, und Dotflac

8 commentaires

  1. Ou encore ici (sur le lien que vous fournissez)
    http://1185600.mijnwinkel.nl/TFLP177.html
    « Impossible de retrouver à quelle date est sorti ce live de Yodok III. En même temps chez les Yodok on dirait que tout est fait pour nous perdre. »
    Oui enfin il suffit juste d’ouvrir les yeux et de lire légèrement à droite de là où est généralement écrit « date de sortie » ou « release ».

      1. Avec plaisir ! Merci à toute l’équipe pour la qualité des articles, je me tartine de découvertes lors de mes pas sages sous votre toit… Et m’empiffre de les écouter sur deez* pour ne pas dire desert !

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